J'ai édité tous mes billets rétrospectifs précédents pour ajouter le nom des gagnants des principaux prix decernés et qui nous intéressent, joueurs francophones : le célèbre Spiel des Jahres (SdJ), le Deutscher Spiel Preis d'Essen (DSP), le TricTrac d'Or et l' As d'Or / Jeu de l'année. A première vue, je me suis un peu emmêlé les pinceaux avec les rééditions, en en citant certaines et en omettant d'autres. J'espère que tout sera rentré dans l'ordre quand j'en aurais terminé avec cette série d'articles. J'espère bien finir par un inventaire complet !

185 jeux répertoriés en 1999... SdJ : Tikal, DSP : Tikal, As d'Or : la Route des Epices

J'ai joué à :

  • Tikal, acheté par le club en 2001 ou 2002 (ma première commande pour le club !)
  • Vinci, acheté par le club en 2000
  • Torres, acheté personnellement à Essen 2003
  • Brawl, acheté personnellement en juin 2005
  • Ra, testé à Cappelle il y a bien longtemps
  • Mamma Mia, testé avec des collègues début 2005
  • Bus, acheté à Essen 2005
  • Nicht die Bohne, acheté par le club en 2001 ou 2002
  • New York Chase, acheté par le club en 2000
  • Dolce Vita, acheté personnellement en 2001 ou 2002
  • Andromeda, acheté par le club fin 2004
  • Krieg und Frieden, testé à Cappelle fin 2005 (j'en parlais déjà dans ce blog !)
  • Les Cochons de l'Espace, acheté par le club en 1999 ou 2000

Je ne pense par qu'on puisse à proprement parler de "déception" pour les Cochons de l'Espace. Du jour où j'ai entendu le titre, je sentais qu'on aurait affaire à une daube ludique sans précédent, et effectivement, je n'ai pas été déçu. L'apparition même dudit titre dans le budget du club n'aura pas été sans générer des tensions... Un temps heureusement révolu où les critères de choix des jeux n'étaient pas les mêmes que maintenant.

Pour en revenir au jeu, outre l'humour potache qui ferait peut être rire un gamin en pleine période "caca boudin" et qui ne nous a jamais fait sourire, on a affaire à un jeu sans aucune originalité qui va piocher des mécanismes à droite et à gauche : élections et répartitions d'argent à la Junta, placement semi-aléatoire du plateau à la Twilight Imperium/Colons de Catane, combats aux cartes à la Cosmic Encounter, objectifs secrets à la Risk... Au final ? Une bouillie infâme et mal équilibrée, où la règle (lourde et mal écrite) précise bien qu'on ne peut pas gagner au premier tour (ça arrive fréquemment), histoire de jouer un second tour dans le vide (on ne peut pas perdre les "glands" amassés et représentant les conditions de victoire), et de rentabiliser un minimum la (longue) mise en place du jeu. Un boulet invendable (on a un minimum de conscience, quand même) et qui encombre notre armoire...

Dolce Vita n'a pas été une réussite énorme non plus. La mise en place est longue et le jeu, bien qu'assez rigolo, reste assez incontrôlable au final.

On sent bien dans Andromeda la patte d'Alan Moon que l'on retrouve dans les Aventuriers du Rail (LADR). Graphiquement plutôt réussi (sans doute moins que LADR ceci dit), on retrouve le principe de collections de cartes de même couleur provenant du classique Rami. Le jeu est d'ailleurs tout aussi orienté "grand public" que le SdJ 2004. Le mécanisme de tirage aléatoire des cubes, avec le "cendrier spatial", qui n'est pas sans rappeler la tour de Wallenstein, est très original et fonctionne assez bien. Dommage que la phase de commerce soit si alambiquée pour pas grand chose (un échange "libre" comme aux Colons de Catane aurait sans doute pu aussi bien tourner), et que le jeu soit aussi aléatoire au final. Autant aux Aventuriers du Rail on a l'impression de pouvoir "construire" quelque chose, autant ici c'est une impression de manque total de contrôle qui domine. Le thème Science-Fiction, très sous-exploité dans le monde du jeu, est bien rendu.

Nicht die Bohne est un excellent petit jeu d'ambiance, très réussi, permettant un véritable "jeu d'enfoirés", à tel point qu'on cherche plus souvent à pourrir un joueur que de jouer pour soi-même. Le jeu finit quand même par lasser bien plus vite qu'un jeu plus riche...

Nous n'avons jamais joué à Bus, tout au plus effectué un tour de jeu pour avoir un aperçu des règles. Il faudra vraiment réussir à faire abstraction du plateau très kitsch (pour ne pas dire de mauvais goût) et peu lisible avant de lancer une véritable partie. Chez nous, l'avis est unanime : c'est (très) moche. Peut être en jouant avec des lunettes de soleil ?

Concernant Ra, Mamma Mia, New York Chase (Scotland Yard à New York avec quelques règles supplémentaires) ou Krieg und Frieden, je ne pourrai me prononcer qu'après y avoir rejoué.

Brawl est un véritable OVNI, réussissant le tour de force de combiner jeu de rapidité pure avec un bon zeste de tactique malgré un hasard très présent. Un petit bonheur à jouer, mais il ne faut pas en abuser. Dommage qu'on passe plus de temps à trier les cartes qu'à jouer...

Restent Tikal , Vinci et Torres, trois grands classiques destinés à ressortir régulièrement. Le duo Kramer/Kiesling a réussi le tour de force à sortir deux jeux la même année , et de remporter le célèbre SdJ deux années de suite ! (Torres est sorti après la limite de candidature des jeux pour le SdJ 1999 et a été primé en 2000.)

Tikal est un excellent jeu quelle que soit la règle sélectionnée (basique ou avancée). Torres est trop répétitif sans les règles avancées, et trop chaotique (pour un jeu de ce genre) sans la règle où chaque joueur a son paquet d'actions spéciales.

Le côté kingmaker de Vinci (un joueur à la traîne peut facilement choisir de "pourrir" le joueur de tête et ce faisant provoquer la victoire du deuxième ou du troisième joueur) ne nous a jamais trop gênés (cela fait un peu partie du jeu...), mais il est toujours possible de jouer avec les points de victoire cachés, en utilisant des billets factices (on en trouve dans beaucoup de jeux...) tenus cachés pour marquer les scores.

Je suis un peu surpris en voyant le jeu primé à l'As d'Or, dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'ici... De plus, il ne recueille que 4 avis mitigés sur TricTrac... A essayer ?